« people and things » : des gens et des choses…
Jef aurait aussi bien pu appeler cette exposition « Sujets et Objets », dans tous les sens des deux vocables.
Humains ou inertes, vivants ou inanimés, ces objets/sujets se jouxtent, se complètent, dialoguent, racontent ce que nous sommes et ce qui nous constitue : rêves, peurs, espoirs, colères, larmes, sourires, souvenirs, interrogations…
Tantôt profond ou sombre, tantôt léger ou futile, à la fois possédé par ses nostalgies et remué par l’actualité, l'artiste pulvérise ses émotions à travers la dentelle de ses pochoirs. Pour cette exposition, il a privilégié le carton et le bois de récupération : supports vivants et si « riches de leur pauvreté ». Une fois de plus, Jef Aérosol affirme cet « engagement poétique » qui le caractérise.
Né à Nantes en 1957, vivant à Lille depuis 1984, Jef Aérosol est l’un des pionniers de ce qu’on appelle aujourd’hui « street art » ou « art urbain ».
Il pose sa première empreinte au pochoir en 1982 dans la ville de Tours où il réside alors.
Son imagerie doit autant à la culture punk-rock-pop qu’aux anonymes de la rue et ses oeuvres sont toujours soulignées de sa marque de fabrique : une mystérieuse flèche rouge. Depuis, ce dandy de la bombe aérosol a laissé sa marque sur les murs de nombreuses villes dans le monde entier : pochoirs furtifs ou grandes fresques murales telle celle que la Mairie du 4ème arrondissement de Paris lui a commandée en 2011 : le grand « Chuuuttt!!! » qui trône près du Centre Pompidou, face à la fontaine de Tinguely et Nikki de St Phalle.
Ses personnages en noir, blanc et nuances de gris, illustres ou inconnus, souvent peints à l’échelle 1, témoignent de l’attachement de Jef à de profondes valeurs humanistes. Son travail est également visible dans de nombreuses manifestations et expositions en galeries et musées, tant en France qu’à l’étranger. Sur le territoire hexagonal, il est représenté à Marseille par David Pluskwa et à Paris par la prestigieuse galerie Laurent Strouk.